Le jury vise à distinguer les dossiers candidats qui :
- répondent au plus près et de manière soutenable à un enjeu majeur pour la société ;
- tiennent au mieux compte des principes du développement soutenable dans le traitement du sujet : approche transversale à 360° d’un sujet ;
- font preuve d'"innovation soutenable", en faisant avancer au plus loin les pratiques, la connaissance ou la réflexion en matière de développement soutenable.
Enjeu majeur pour la société
Les mémoires de fin d’études devront avoir investigué et contribué à apporter des réponses soutenables à un ou plusieurs des enjeux fondamentaux de développement auxquels nos sociétés font face dans le domaine des technologies de l'information et de la communication :
- soit être vecteur de prospérité et répondre aux besoins des générations actuelles et à venir;
- soit protéger et respecter la biodiversité et les écosystèmes et garantir une utilisation optimale des ressources naturelles et humaines;
- soit être vecteur de bien-être.
Pistes pour intégrer les différentes dimensions du développement durable au domaine des technologies de l'information
Approche globale à 360° d’un sujet
Le développement soutenable représente un défi pour l’éducation supérieure, la recherche scientifique et la production de connaissances en général : il met en avant l’intégration d’éléments en interactions complexes, là où la science moderne et les disciplines traditionnelles se sont attachées à démultiplier la décomposition des objets de recherche, débouchant sur des savoirs spécialisés.
Ainsi, le mémoire de fin d’études se caractérisera par une approche intégrative, globale, « à 360° » dans le traitement de l’objet d’étude : formulation des questions de recherche, choix des données à analyser, analyse ou développement du projet, formulation des conclusions.
Cette approche globale se positionnera autant que possible par rapport à l'intégration des différentes dimensions du développement soutenable : l’environnement, le social, la prospérité et la participation.
Des exemples de points d’attention généraux et adaptés au domaine des technologies de l’information sont présentés ci-dessous pour chacune des 4 dimensions d'un développement soutenable ("4 P" : People, Planet, Prosperity, Participation). Ils ne sont évidemment pas exhaustifs ni tous d'égale pertinence pour le traitement d'un objet d'étude particulier.
Important !
Il n’est pas attendu que les mémoires présentés rencontrent l’ensemble des préoccupations présentées ci-dessous. Ils sont à envisager comme des points d’attention potentiellement pertinents dans un mémoire qui veut intégrer les différentes dimensions du développement soutenable par rapport au domaine des technologies de l’information.
L’humain (People)
L'impact sur le bien-être des êtres humains, aux niveaux local et global, à court et long terme.
Exemples de questionnements clés (non exhaustifs) : responsabilité sociale et éthique, accessibilité au plus grand nombre, équité sociale et solidarité, paupérisation, santé, cadre de vie, éducation et formation, amélioration des liens sociaux et convivialité…
Plus particulièrement, pour ce qui concerne les travaux liés aux technologies de l’information, notamment :
- Impacts sanitaires des technologies de l’information : d’ordre physiques (dû au temps passé devant les écrans, à l’exposition aux ondes, au contact avec des produits nocifs pour la santé dans la composition des technologies de l’information, etc.) et psychologiques (stress, accélération des problèmes comportementaux, vie privée, protection des mineurs, etc.).
- IT comme soutien aux personnes dans les différentes phases de la vie, accompagnement des personnes à autonomie réduite, etc.
- Accès, partage et maîtrise des données : questions techniques et questions éthiques soulevées par les technologies de l’information et les Big Data (Respect de la vie privée, suivi de la santé et des comportements (analyse prédictive), neutralité du web et liberté d’expression, propriété intellectuelle, etc.)
- Accessibilité au plus grand nombre (dimension sociale avec la mise à disposition de points publics d’accès à internet, fracture numérique géographique, source d’inégalités, etc.)
- Adaptation et innovations dans le domaine de l’enseignement et de l’éducation, des services publics et de la culture : outils, traitement de l’information, méthodes interactives, etc.
- …
L’environnement (Planet)
L'impact sur l’environnement pris au sens large, aux niveaux local et global, à court et long terme.
Exemples de questionnements clés : éco-efficience / impact limité ou positif sur l’environnement et le cadre de vie, climat & gaz à effet de serre, utilisation rationnelle de l’énergie, respect de la nature, sa biodiversité et ses ressources, prévention et gestion des déchets et pollutions, utilisation raisonnée de l'espace …
Plus particulièrement, pour ce qui concerne les travaux liés aux technologies de l’information, notamment :
- Exploitation raisonnée des ressources naturelles et de l’énergie dans la création de technologies de l’information, selon les différentes phases du cycle de vie du produit : conception, production, commercialisation, utilisation, et fin de vie du produit ; problématique du suréquipement par rapport aux besoins, problématique de l’obsolescence programmée
- Effets sur l’environnement de l’exposition aux ondes, aux champs magnétiques, et des produits nocifs liés aux matériaux utilisés dans les technologies de l’information
- Economies d’énergies grâce aux nouvelles technologies : low-carbon economy, nouvel urbanisme durable et smart cities, réduction de la consommation énergétique des transports et des bâtiments, optimisation des transports en communs, du covoiturage, du partage de propriété sur les voitures, amélioration de la circulation routière, réduction des déplacements, etc.
- Systèmes d’informations sur l’environnement et l’énergie : outils pour informer les consommateurs de la durabilité des produits (exemple : applications), Geographical Information Systems (GIS), Business Environmental Information System (BUIS), analyses des gaspillages alimentaires, analyses des relations entre données environnementales et sanitaires, etc.
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La prospérité (Prosperity)
L' impact économique au sens large, c’est-à-dire tout ce qui permet d’augmenter/de maintenir durablement les ressources économiques (monétaires ou non monétaires...), des personnes/organisations et de la collectivité.
Exemples de questionnements clés : approche en coût global et viabilité économique sur le long terme, flexibilité par rapport aux évolutions futures, performance au niveau collectif et pas seulement individuel, utilisation de modèles de financement innovants, transparence des finances et coûts, diversité de financement / autonomie financière, éventuels échanges non monétaires complémentaires (trocs, dons, volontariat) et clarté des comptes, autonomie, solidité par rapport à une évolution des conditions économiques (taux d’intérêt, taxes, inflation)…
Plus particulièrement, pour ce qui concerne les travaux liés aux technologies de l’information, notamment :
- Émergence de nouveaux secteurs économiques : « smart-technologies » ou « clean-Tech », économie de la connaissance et développement d’autres activités économiques, telles que les services liés à la vente des données (Big Data), commerce de capacité de stockage et de calculs centralisés, ou les plates-formes collaboratives (notamment SEL, circuits courts, donneries, AirBnB, Uber).
- Modification des modèles économiques : économie collaborative, économie de la fonctionnalité, monnaies (digitales) alternatives, modèle « open source », etc.
- Modification des conditions de travail : échanges internationaux accrus, télétravail, travail freelance, uberisation du travail, nouvelles conditions de concurrence, etc.
- Automatisation et robotisation du travail : notamment régulation, conséquences sociales, et fiscalité.
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La gouvernance participative (Participatory governance)
Tout ce qui touche à la manière de procéder pour la prise de décisions, à la participation de chacun, aux enjeux de démocratie.
Exemples de questionnements clés : transparence et pédagogie, prise en compte des besoins et aspirations de toutes les parties, gestion pacifique des conflits…
Plus particulièrement, pour ce qui concerne les travaux liés aux technologies de l’information, notamment :
- Modèles d’organisation développés grâce aux technologies de l’information : co-gestion, co-décision, co-production
- Gouvernance et régulation des technologies de l’information : accès, partage et maîtrise des données, transparence, monopole vs multi-acteurs (par exemple Google vs Wikipédia)
- Nouveaux outils d’interaction entre le citoyen et les pouvoirs publics (notamment systèmes de vote, forum, discussions, et services en ligne)
- Nouveaux outils de participation du citoyen à la vie économique (notamment crowdfunding et économie solidaire)
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