Quels sont les défis du design durable d’aujourd’hui et de demain ? Cette question est centrale dans les métiers de Hugues Ronsse, directeur du programme de développement durable chez IBA, basé à Louvain-la-Neuve et de Sara Boxus, chargée de projets de développement durable chez Wallonie Design. Ces deux partenaires du Master’s Thesis Award Sustainable Design tracent les grandes lignes des enjeux du design de demain en termes de développement durable. Témoignages.

Le design durable, ce n’est pas que de la récupération
Lorsqu’on aborde le design avec nos partenaires, ils commencent nécessairement par le définir : « Le design tel qu’on le conçoit, c’est vraiment la création, l’innovation, la conception de produits », nous explique Hugues Ronsse. Sara Boxus ajoute à cela que répondre aux besoins de l’utilisateur est au cœur du travail de designer.
A partir de là, la chargée de projets de Wallonie Design nous explique l’état de la situation actuelle en termes de design au sud du pays. « On voit que les entreprises s’intéressent tout doucement à l’éco-design, et les designers aussi. Ils sont dans les premières phases d’amélioration de produits, où ils changent le matériau pour le rendre plus écologique, ou recyclent quelques pièces ». Pour nos deux partenaires, ces démarches sont honorables, mais insuffisantes : il faut aller plus loin ! « Plutôt que de travailler sur des solutions de recyclage très coûteuses et très compliquées quand le produit n’a pas été conçu pour cela, il faut que les designers aient en tête les aspects et les enjeux du développement durable dès les premières phases de conception » affirme Hugues Ronsse.
Pour insuffler une dimension durable en amont du processus de création, Sara Boxus et Hugues Ronsse s’entendent pour dire que l’éducation est un outil majeur.

« Travailler sur l’éducation, c’est un peu comme travailler sur le design : il faut arriver en début de process ! »
Le Directeur du programme de développement durable chez IBA insiste sur la pertinence de la sensibilisation au développement durable dans le parcours de formation. En effet, « Les jeunes qui arrivent chez IBA avec un cerveau ouvert à 360° vont nous aider à planter les graines du développement durable un peu partout dans l’entreprise » raconte Hugues Ronsse. Pour que les jeunes employés réfléchissent de manière transversale, il est donc nécessaire que des connaissances de base en développement durable soient intégrées dans le cursus. « Et très vite, pas juste en dernière année », ajoute Sara Boxus.
En parallèle, la chargée de projets en développement durable chez Wallonie design avance un autre argument. Selon elle, l’utilisateur du produit doit également être sensibilisé. « Il faut intégrer le développement durable dans toutes les disciplines, et pas uniquement en design. Le but est de toucher tous les étudiants, c’est vital ! ». Puisque les designers ont pour but de répondre aux envies des utilisateurs, il faudrait que les consommateurs eux-mêmes soient sensibilisés au développement durable. La sensibilisation doit donc avoir lieu dans les deux sens ; tant du côté du designer, que de celui de l’utilisateur.

Le témoignage de ces deux acteurs montre qu’une évolution soutenable est en train de se mener dans le monde du design, tant dans le milieu entrepreneurial que dans le milieu académique. Comment la future génération de designers va-t-elle nous surprendre? A vos idées…

Qui sont Hugues Ronsse et Sara Boxus ? 

Logo IBAHugues Ronsse est le directeur du programme de développement durable chez IBA, leader mondial en protonthérapie, basé à Louvain-la-Neuve et partenaire du Master’s Thesis Award Sustainable Design. « La mission d’IBA est de protéger, d’améliorer et de sauver des vies. Mais dans quel monde voulons-nous sauver ces vies ? Nous avons cherché une cohérence entre le fait d’améliorer la situation de l’humain dans sa santé, mais aussi dans son environnement. »

 

Sara Boxus est chargée de projets de développement durable chez Wallonie Design, partenaire du Master’s Thesis Award Sustainable Design. « Il y a quelques années, il n’existait aucun appel à projets pour récompenser les étudiants dans le domaine du design. Du coup, on s’est dit que c’était une super opportunité [de soutenir la mise en place du MTA Sustainable Design ndr] ! En plus, HERA était un processus existant depuis plusieurs années, avec tout ce qui va avec en termes de qualité et de références».